L’entrepreneuriat solidaire après le PGE de l’EDHEC
Pourriez-vous présenter Joodi ?
Lancelot : Joodi est une loterie solidaire et gratuite financée par la publicité. Pour participer à la loterie, le joueur doit visionner une publicité. Toutes les 10 grilles jouées, donc toutes les 10 publicités visionnées, les joueurs peuvent également faire un don à l’association de leur choix, toujours gratuitement et indépendamment de leurs gains à la loterie. Ils deviennent ainsi donateurs, en plus de joueurs. Les publicités financent la grille et une partie des dons aux associations.
Pourquoi une loterie solidaire ? Comment est née cette idée ?
Lancelot : Nous voulions démocratiser le don tout en le rendant gratuit et ludique. Pour le rendre ludique, nous avons choisi la loterie, le jeu le plus populaire de France. Et pour le rendre gratuit nous utilisons un moyen bien connu de monétiser : la publicité vidéo.
A la sortie de l’EDHEC nous voulions avoir un impact positif dans notre projet entrepreneurial. Nous étions motivés par l’entrepreneuriat social et Louis Fournier (le 3e associé de Joodi) et moi avons commencé à imaginer cette loterie innovante, solidaire et gratuite
Comment sélectionnez-vous les associations qui bénéficient de la loterie ?
Antoine : La première est venue de Louis. Il a réalisé une mission humanitaire pendant ses études auprès d’eux. L’association Wings of the Ocean nous a été suggérée par un de nos annonceurs Pour la Fondation Gaillanne qui élève des chiens d’aveugles pour les des enfants malvoyants, nous voulions proposer des thématiques associatives différentes pour que chaque joueur puisse s’engager dans la cause qu’il souhaite.
Lancelot : L’antenne francilienne du Secours populaire qui vient en aide aux étudiants en précarité va bientôt rejoindre la plate-forme.
Quand avez-vous commencé à monter ce projet ?
Lancelot : Nous avons commencé à travailler sur le projet en février 2020. La première version du site est en ligne depuis décembre 2020.
Antoine : Lorsque j’ai rejoint le projet, j’étais toujours salarié. J’ai quitté mon emploi de data scientist en août 2020.
Comment le PGE de l’EDHEC vous a-t-il préparés à la création d’entreprise ?
Lancelot : Le PGE de l’EDHEC m’a permis d’acquérir un ensemble de méthodes et d’outils qui m’ont permis d’avancer dans ce projet entrepreneurial et m’a donné confiance pour le lancer.
Antoine : Mon parcours est différent de celui de Lancelot qui avait choisi le MSc in Strategy, Organisation & Consulting. J’ai opté pour le MSc in Data Analytics & Articificial Intelligence, car je voulais me détacher du commercial et découvrir un monde plus technique. Quand nous avons lancé le projet, j’ai réalisé que tout ce que j’avais appris en stratégie, en marketing, en comptabilité durant les deux premières années à l’EDHEC n’avait pas disparu et s’avéraient très utiles.
Comment vous répartissez-vous les rôles ?
Lancelot : Antoine prend en charge tout le développement technique du site et de l’application. Louis et moi nous chargeons des aspects commerciaux, gestion B2C, marketing et RP.
L’école vous accompagne-t-elle ?
Antoine : Oui. Avant même le début de notre incubation à la Station F en février 2021, nous étions accompagnés par des mentors qui nous aiguillaient et aussi, nous challengeaient. Outre des locaux, l’incubation nous permet d’accéder à de nombreuses ressources et aussi, à un réseau. J’ai l’impression de ne pas tout à fait avoir quitté l’EDHEC.
Lancelot : L’incubateur nous facilite la mise en relation avec des experts, des journalistes ou encore, des fonds d’investissement.
Quelle est la réussite dont vous êtes le plus fier ?
Antoine : Le moment où nous avons reçu notre acceptation à au sein de l’incubateur. C’était la marque de l’aboutissement de notre travail et aussi, la validation et la reconnaissance de notre projet.
J’ajouterai que ce projet n’aurait pas été possible sans le soutien de nos parents et de nos amis, surtout dans cette phase de démarrage où nous ne sommes pas encore en capacité de nous rémunérer.
Lancelot : Avril 2021 qui marque notre premier mois de rentabilité. Cela démontre que notre projet est non seulement à impact positif mais aussi viable et durable économiquement.
Votre meilleur souvenir de l’EDHEC ?
Antoine : Sans hésiter, la Clef des Planches. En arrivant à l’EDHEC, j’étais timide. J’ai souhaité rejoindre cette association théâtrale pour sortir de ma zone de confort. Cette expérience m’a poussé à me dépasser, à faire face à mes peurs et à trouver de l‘aisance face à un public.
Lancelot : Mon souvenir est aussi associé à la vie associative. Il s’agit de la signature de mon premier contrat publicitaire pour LE CHTI. J’étais heureux d’avoir réussi à convaincre. Mon travail au CHTI était très similaire à ce que je fais aujourd’hui pour Joodi, cela m’aide beaucoup.
3 mots pour résumer votre expérience EDHEC
Antoine : Apprentissage. Amitiés. Expériences.
Lancelot : Associations. Incubation. Amitiés.
Un conseil aux étudiants qui veulent entreprendre ?
Lancelot : Lancez-vous. Testez l’idée. Elle évoluera et ne restera pas figée. Il y a beaucoup de positif dans l’entrepreneuriat.
Antoine : Je dirai que ce n’est pas même pas tant l’idée mais son exécution qui est essentielle. Il faut partir de quelque chose qui vous plaît, de vous lancer dans des itérations pour trouver la meilleure, celle qui vous convainc.