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Une année blanche comme militaire du rang

Julien Dupont Gil-Guzman est en dernière année du Programme Grande École de l’EDHEC. Il a décidé de s’engager à l’armée pendant un an avant de revenir sur le campus de Lille pour son Master 2 en MSc Strategy, Organisation & Consulting. Il a troqué son costume-cravate pour l’uniforme de l’Armée de Terre d’août 2021 à août 2022. Julien nous raconte comment cette expérience l’a transformé.     

Temps de lecture :
10 nov 2022
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Julien Dupont Gil-Guzman, étudiant du programme Grande école de l'EDHEC

 

Quel concours avez-vous passé pour intégrer l’EDHEC ? 

 

Après un DUT en Technique de Commercialisation à Fontainebleau, 6 mois d’échange au Vanier College à Montréal, et un an de Licence 3 à l’IAE de Bordeaux en Management international et Économie Gestion, j’ai passé le concours AST2 de l’EDHEC. Il a fallu beaucoup d’auto-motivation et de discipline pour préparer seul le TOEIC et le Tage Mage. Je consacrais jusqu’à 15 heures par semaine à préparer les concours en plus des cours. Mais le jeu en valait la chandelle puisque je visais une école du top 5 et je ne regrette pas d’avoir choisi l‘EDHEC. J’étais séduit par le sérieux que dégageait l’école, la structuration du programme, le cursus intégralement en anglais et bien sûr le campus. Pendant la période Admissibles, on comprend donc qu’à l’EDHEC, il faut bosser ! En venant d’une formation publique, vous vous dites qu’en intégrant une école de commerce de ce niveau, vous faites un pari sur l’avenir, pouvez partir en échange et intégrez un réseau puissant d’Alumni qui vous sera très utile.

 

En Master 1, vous avez intégré le BDE. Quelles étaient vos missions ? 

J’étais Responsable des relations avec les partenaires. C’est un poste intéressant dans la mesure où l’on travaille avec tous les autres pôles avec comme objectif le fait de financer nos événements et régaler les étudiants de l’EDHEC. C’est vrai travail en équipe extrêmement professionnalisant. En asso’ à l’EDHEC et plus particulièrement au BDE on fonctionne d’ailleurs un petit peu comme une PME, c’est cadré et normé et nos process s'améliorent chaque année. Actuellement, le pôle Relations Partenaires réfléchit à l’implémentation d’un CRM afin d’optimiser son efficacité. J’ai ensuite été Responsable du BDE de Paris pendant mon année de césure. J’organisais des afterworks pour les « césuriens » en stage et les apprentis qui étaient sur Paris. Être au BDE nous apprend également le management et la notion de transmission de valeurs et des compétences acquises d’une génération à l’autre, et ce depuis maintenant 69 ans. D’ailleurs, bien que je sois en 4e année, je reste encore extrêmement impliqué auprès du BDE dans cette logique de transmission.

 

Quels types de stages avez-vous effectué en année d’immersion professionnelle ? 

J’ai effectué un premier stage de six mois au siège social de Porsche France. J’étais chargé d’organiser la logistique autour des formations des commerciaux ainsi que de recueillir leurs retours d’expérience. J’ai aussi participé à la recherche de partenaires pour le déploiement des bornes électriques de recharge de la marque. J’ai effectué mon second stage chez PwC au Luxembourg dans le département d’Audit de fonds d’investissement. Je voulais connaître l’ambiance au sein d’un Big 4 pour savoir si cela était une carrière que je souhaitais poursuivre.          

Après votre année de césure, vous avez opté pour un an d’engagement volontaire au sein de la 11e Brigade parachutiste. Pourquoi ce choix ? Que vous a apporté cette expérience ? 

Au lycée, beaucoup de personnes de mon entourage me disaient qu’elles me verraient bien dans l’armée. Pendant le premier confinement au printemps 2020 durant mon Master 1, je me suis alors remis en question car je ne voulais pas avoir de regrets. Au même moment, deux anciens diplômés de l’EDHEC (dont un ancien du BDE) qui avaient fait l’expérience d’un engagement volontaire d’un an à l’armée m’ont présenté leur parcours. Leurs retours étant positifs, j’ai alors pris la décision durant mon année de césure de me lancer dans l’aventure et je me suis préparé durant 5 mois pour les tests de sélections physiques et psychologiques après avoir obtenu l’accord de l’administration de l’EDHEC.

J’ai passé les tests de sélection en mai 2021 et reçu une réponse favorable le mois suivant pour rejoindre une section de combat au 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste de Tarbes (réputé pour sa rigueur) en août 2021 pour 1 an en tant que militaire du rang. Cette expérience m’a appris à sortir de ma zone de confort, à m’adapter à un milieu et à des personnes avec des parcours très différents du mien. Puisqu’en effet à 23 ans, j’étais le plus vieux et j’étais surtout le seul à avoir fait des études supérieures, ce qui m’a d’ailleurs demandé un bon mois d’adaptation au départ.
Néanmoins, j’ai vécu là-bas des choses extraordinaires, hors du commun où mon corps et mon mental ont très souvent été mis à l’épreuve. Mes amis comme ma famille me disent que j’ai changé, car je suis en effet devenu plus exigeant (surtout envers moi-même) et résilient. Je suis convaincu que j’arriverai à tirer du positif de cela pour mon développement personnel ainsi que ma carrière à venir.

 

Pour vous donner une idée, je peux vous citer quelques entraînements que j’ai suivis. J’ai été déposé en hélicoptère derrière les Pyrénées en Espagne pour faire une marche commando de plus 100 km où j'ai perdu 7 kg en quelques jours. J’ai guidé des frappes aériennes de Rafales, appris à utiliser plusieurs armes à feu, sauté en parachute avec plus de 30 kg d’équipement, rampé dans la neige, marché dans la boue, sous la pluie, au soleil à 35°C, dans la nuit à -10°C, roulé dans des véhicules blindés pour des missions d’entraînement en montagne, fait des exercices avec les Forces Spéciales, participé à des opérations Vigipirate à Paris et à Poitiers… J’ai même appris à soigner des perforations de poumons. C’était une vie intense où j’étais réveillé tous les matins à 5h30 pour faire plus de 4h de sport par jour (course à pied, renforcement musculaire et sport de combat notamment).

Julien Dupont Gil-Guzman, étudiant de l'EDHEC,  en entraînement, durant sa période d'engagement comme militaire de rang

 

Lorsque je suis retourné à la vie étudiante et civile en septembre 2022, il m’a fallu une période de réadaptation de deux mois pour reprendre mes marques, m’autoriser de nouveau certaines libertés comme prendre mon temps pour manger, sortir le soir, faire des grasses matinées… Des banalités qui me paraissent aujourd’hui être un véritable luxe et que je savoure désormais pleinement !

Même si j’ai traversé des moments de doutes, je considère que c’est une véritable chance pour moi d’avoir vécu quelque chose d’aussi fort et dépaysant d’autant que mon profil d’étudiant en management ne m’aurait jamais conduit à devenir militaire du rang mais plutôt sous-officier ou officier. C’était en effet une volonté de ma part de vivre une expérience « sur le terrain » le plus possible auprès des hommes de troupes. D’ailleurs, les 20 soldats restants de ma section (que je considère désormais en quelques sortes comme mes frères) ont continué leur carrière car j’étais le seul parmi nous à avoir signé un contrat court d’un an. J’ai cependant suivi la même formation et le même parcours qu’eux.

Si vous deviez résumer votre expérience du Programme Grande École en 3 mots, quels seraient-ils ?    

Inoubliable, social et ouverture. 

Pour moi, il y a une vie avant et après l’EDHEC. En effet, l’école vous permet d’acquérir des compétences professionnelles, de vous éveiller intellectuellement et de vous développer personnellement.

L’EDHEC ouvre à de très nombreuses opportunités mais c’est aussi à nous, élèves, de prendre de recul et de faire le lien entre tous nos apprentissages et d’ouvrir les portes dont on nous donne les clés. Sur un aspect plus personnel, la philosophie de l’école et la flexibilité de son cursus m’ont permis de prendre énormément confiance en moi, de surmonter certaines peurs et des freins que je m’imposais il y a encore quelques années. Sans cela, je n’aurais d’ailleurs pas pu m’engager dans l’armée et j’espère que mon expérience permettra à d’autres étudiants de croire en eux, et oser se lancer dans des défis qui peuvent paraître fous ou inatteignables et qui sont en réalité tout à fait réalisables et qui se transformeront en souvenirs extraordinaires. Finalement, comme je me disais tous les matins avant chaque footing, le plus dur n’est pas de courir 10 km, mais c’est de sortir du lit, d’enfiler ses baskets et de descendre les escaliers.

 

Julien Dupont Gil-Guzman, étudiant de l'EDHEC? engagé comme militaire de rang pendant une opération Vigipirate

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