Besoins juridiques des start-ups : des étudiants ont mené l’enquête
Vous avez participé à une étude sur les besoins juridiques des start-ups, que pouvez-vous nous en dire ?
Au cours de ma dernière année à l’EDHEC au sein du LL.M., nous pouvions choisir de participer à de nombreux projets en parallèle des cours. Cette étude à réaliser aux côtés d’Euratech est le projet qui m’a le plus attirée car j’avais à cœur de m’ouvrir au monde des start-ups et à leur environnement. Le LL.M. cherche définitivement à lier le juridique au monde “réel” et à faire du droit un outil business. Christophe Roquilly, directeur de l’EDHEC Augmented Law Institute et co-directeur du LL.M. avait, depuis quelques années, relevé ce décalage entre la réalité quotidienne des start-ups et l’offre juridique traditionnelle qui ne leur correspondait pas forcément. C’est donc en 2020 qu’une première étude a été menée pour faire un état des lieux des connaissances juridiques des entrepreneurs ainsi que leurs besoins. Avec mes quatre camarades, nous avons procédé à une analyse à la fois quantitative (un questionnaire, dont nous avons reçu les réponses de 100 dirigeants de start-ups) et qualitative (nous avons mené des entretiens directement avec une dizaine de dirigeants à Euratech). Nous avons ensuite rendu compte des résultats grâce à un rapport riche en infographies et que nous tenions à rendre visuel et intuitif.
Quelle conclusion vous a le plus surprise ?
Les problématiques juridiques ne sont définitivement pas les priorités des entrepreneurs. Ils ont souvent peu de connaissance à ce sujet et n’estiment pas qu’il s’agisse d’une priorité à la fois opérationnelle et budgétaire. Nombre d’entre eux se retrouvent souvent face à des problématiques à laquelle ils n’étaient pas préparés, et celles-ci provoquent parfois des dommages qui peuvent venir menacer la durabilité de leur projet entrepreneurial.
Est-ce que cette étude a changé votre regard sur le droit ou les start-ups ?
Oui, car nous avons abordé deux univers (les start-ups et les professions du droit) qui s’opposent complètement. Les start-ups qui fonctionnent à 1000 à l’heure, qui bouillonnent de dynamisme et d’innovation, ne savent pas de quoi demain sera fait. Le droit est un univers qui leur apparaît rigide et contraignant. Je pense que cette étude nous a montré que ces deux univers étaient compatibles et qu’ils pouvaient même être mutuellement générateurs de valeur. Tout cela à condition que les professions du droit s’adaptent au quotidien des start-ups (à leur contrainte de temps et d’argent) et que les start-ups prennent en compte ces problématiques juridiques à la fois dans leur stratégie et dans leur budget.
Que vous a apporté cette expérience pédagogique ?
J’ai participé à cette étude dans le but de m’ouvrir sur un monde qui m’était inconnu et c’était un réel plaisir de découvrir l’environnement d’Euratech ainsi que de discuter avec ses acteurs. J’ai grandi dans la métropole lilloise et c’est une fierté d’avoir un tel vivier de talents et d’innovation dans ma région.