Webinaire - Le climat mérite mieux que 12% !
La Chaire EDHEC Scientific Beta sur l’investissement ESG et climatique
En 2012, en s’appuyant sur les recherches de l’EDHEC Risk Institute en matière de gestion quantitative des portefeuilles d’actions a été créé Scientific Beta, un fournisseur d’indices dits de « smart beta ». La qualité de ses recherches et le leadership intellectuel de ses équipes a permis à Scientific Beta de s’imposer comme un des leaders des nouvelles formes de gestion systématique des actions totalisant plus de 60 milliards de USD d’actifs sous réplication et des clients institutionnels non seulement en Europe mais également en Amérique du Nord et en Asie.
Revendu à la bourse de Singapour début 2020 pour une valeur de plus de 200 millions d’euros, Scientific Beta continue à coopérer avec l’EDHEC notamment participant à des projets de recherche commun et en cofinançant une chaire de recherche sur l’investissement ESG et climatique. Cette chaire dotée d’un budget annuel d’un million d’euros contribue à améliorer la connaissance et soutenir des recherches sur l’intégration des dimensions ESG et Climat dans les process d’investissement, de gestion des risques et d’allocation d’actifs des investisseurs institutionnels.
Cette chaire ainsi que les recherches conduites par l’EDHEC Risk Institute en matière d’investissement climatique préfigurent la création d’un nouvel institut, l’EDHEC Risk Climate Impact Institute (ERCII) qui sera officiellement lancé à la fin de l’année 2021.
L’étude sur le greenwashing des portefeuilles
Depuis sa création la chaire EDHEC Scientific Beta a donné lieu à de nombreux travaux de recherche et publications destinés aux professionnels de l’investissement. Parmi ceux-ci l’EDHEC a souhaité distinguer une étude bien particulière qu’elle souhaite largement promouvoir non seulement auprès de tous les investisseurs mais plus globalement de l’ensemble des parties prenantes à la questions climatique à savoir, l’analyse des pratiques de greenwashing dans la construction des portefeuilles à objectifs climatiques.
Depuis de nombreuses années, le secteur financier se positionne comme partie de la solution au risque de changement climatique en se proposant d’utiliser ses capacités d’investissement pour engager les entreprises vis-à-vis de leur impact sur le climat et sur les nécessaires changement des produits et méthodes de production pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Cet engagement veut s’appuyer sur un process dynamique et réflexif visant à maximiser d’impact des investisseurs sur les émetteurs de gaz à effet de serre qui sont aussi les émetteurs des titres dans lesquels ils sont investis. Il s’agit à la fois d’interpeller la gouvernance des entreprises sur la contribution de celles-ci au réchauffement climatique mais aussi et de manière cohérence de réorienter les flux d’investissements en fonction des réponses et améliorations constatées de la part de ces mêmes entreprises.
Ce mouvement s’est renforcé avec la mise en place ces dernières années de nombreuses régulations et alliances d’investisseurs visant à organiser et promouvoir l’investissement climatique.
Malheureusement, force est de constater, que malgré une intense communication de la part de l’industrie financière, le décalage entre les promesses des stratégies d’investissement favorisant l’alignement climatique et la réalité de la prise en compte concrète des performances climatiques des entreprises dans les fonds et indices représentatifs de ces stratégies est si important que l’on peut parler de greenwashing du portefeuille. C’est-à-dire d’une communication sur un potentiel impact de la stratégie d’investissement sur l’amélioration de la situation climatique qui ne correspond pas à la réalité des allocations correspondant à la mise en œuvre de ces stratégies. Ainsi l’étude sur le greenwashing de portefeuille montre que par que sur l’ensemble des stratégies ayant un objectif prioritaire d’impact sur les performances climatiques des entreprises, les scores climatiques ne correspondent en moyenne qu’à 12 % des différences de poids les titres du portefeuille. Les seules considérations financières des stratégies promues comme climatiques représentent quant à elles 88 % de ces mêmes différences d’allocations.
Cette incapacité des traditionnelles stratégies d’investissement climatiques à prendre en compte sérieusement la réalité des performances climatiques a des conséquences négatives sur le potentiel impact de l’engagement des investisseurs sur un enjeu reconnu par un grands nombres d’entre eux comme fondamental pour l’avenir de notre planète.
Pour éclairer cette question, détailler les risques de greenwashing des stratégies traditionnelles d’investissement climatique et promouvoir de nouvelles pratiques, l’EDHEC organise une présentation virtuelle de l’étude conduite sur le greenwashing des portefeuilles le 23 septembre prochain.