L’EDHEC lance le 1er baromètre européen des pratiques responsables en startup
Le 16 octobre 2025, l’EDHEC Business School a rendu publics les résultats du premier baromètre européen des pratiques responsables en startup. Cette étude a été réalisée par l’EDHEC, ESMT Berlin et POLIMI Graduate School of Management, dans le cadre de la coalition INNOVA Europe, un regroupement d’établissements européens d’enseignement supérieur — dont l’EDHEC est membre fondateur — engagés en faveur de l’entrepreneuriat responsable.

L’EDHEC Business School dévoile les résultats du premier Baromètre européen des pratiques responsables en startup, réalisé par INNOVA Europe. Fondée en 2022 par l’EDHEC, l’ESMT Berlin et POLIMI Graduate School of Management, la coalition INNOVA Europe regroupe dix institutions européennes de l’enseignement supérieur*. Sa mission : contribuer à un entrepreneuriat européen plus durable, au service des transitions sociétales et environnementales.
Dans cette dynamique, INNOVA Europe a interrogé 433 startups européennes pour comprendre leur engagement, leurs freins et leurs leviers en matière de pratiques responsables. Ce baromètre vise à évaluer concrètement le degré d’intention, de mise en œuvre et de suivi de ces pratiques au sein de l’écosystème entrepreneurial européen. Il a également pour objectif de donner aux parties prenantes (écoles, incubateurs, fonds d’investissement etc.) des pistes, afin de mieux accompagner les startups face aux enjeux de responsabilité.
La responsabilité à l’épreuve du réel
Alors que 93% des startups déclarent intégrer des pratiques responsables dans leurs opérations, 81% d’entre elles ont réellement déployé des actions sur au moins l’un des quatre piliers définis par le baromètre : environnemental, social, gouvernance ou civique. Néanmoins, les manques de ressources financières (69 % des startups) et de temps (58 %) restent les principaux freins au passage à l’action, bien que l’on observe des variations notables en fonction des pays.
Par ailleurs, la majorité des startups considèrent les pratiques responsables comme utiles, mais pas encore stratégiques : 42 % y voient une vraie valeur ajoutée, 40 % perçoivent certains avantages, 18 % n’y voient pas de valeur. Finalement, les pratiques responsables ne sont pas négligées par manque de conviction, mais parce qu’elles peinent à s’imposer face aux autres priorités perçues comme plus stratégiques dans un contexte de ressources restreintes.
Un suivi des KPIs encore limité
Si 81% des startups interrogées ont déjà agi sur au moins l’un des quatre piliers responsables, seules 28% mesurent l’impact de leurs actions via des indicateurs de performance (KPIs). Mais sans suivi, il est difficile d’évaluer les progrès, de communiquer en toute transparence ou d’ajuster la stratégie sur la durée.
De plus, l’étude montre que le suivi des actions engagées se heurte au manque de ressources financières (27 %) et de temps (25%), mais également à des enjeux d’adhésion interne (19%) et un manque d’expertise (18%).
Le rôle moteur des parties prenantes
Les startups sollicitées par leur écosystème (clients, investisseurs, incubateurs etc.) sont deux fois plus nombreuses à suivre leurs indicateurs ESG (40 % contre 17 %). Cependant, cette pression externe reste très inégale. Selon le baromètre, une startup sur deux n’a jamais été interrogée sur ses pratiques responsables, ce qui témoigne d’une dynamique en construction plutôt que d’une tendance généralisée.
Les incubateurs et les investisseurs ont ainsi un rôle central à jouer en intégrant systématiquement le suivi de l’impact des pratiques responsables dans leurs critères de sélection, d’accompagnement et d’évaluation. L’objectif n’est pas pour la startup de mettre en place un reporting contraignant, mais de suivre deux ou trois indicateurs clés, en lien avec ses produits et son identité, afin de mieux communiquer avec ses parties prenantes et de fédérer ses équipes autour d’objectifs responsables communs. Cette exigence, si elle devient structurelle, aura un effet d’entraînement dans l’écosystème et permettra aux startups d’être transparentes avec leurs parties prenantes tout en fédérant les équipes autour d’objectifs responsables communs.
« Souvent reléguée à un sujet de communication ou de conformité réglementaire, la responsabilité peine encore à s’imposer comme une priorité stratégique, même si l’intention est bien présente, constate Yasmine Machwate, responsable des incubateurs à l’EDHEC Business School. C’est une démarche exigeante, mais qui constitue un véritable levier de différenciation et de performance à long terme. Nous sommes convaincus que l’écosystème entrepreneurial européen a la capacité de transformer cette exigence en un marqueur distinctif et d’affirmer une vision singulière de l’entrepreneuriat. »
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* Aalto University, EDHEC Business School, ESMT Berlin, ETH Zurich, IE University, Kyiv School of Economics, London Business School, POLIMI Graduate School of Management, Rotterdam School of Management et University College Dublin
![[dataviz] 1er baromètre européen des pratiques responsables en startup](/sites/default/files/2025-10/2025-10-dataviz-1er-barometre-eur-startup-resp-A.jpg)








