Yann Battard, (EDHEC Master 1993) : "Le Mentorat me force à revisiter ce que je sais !"
Yann Battard, (EDHEC Master 1993) a réalisé une carrière dans les médias et le digital au moment où celui-ci émergeait. Son appétence pour les nouvelles technologies et les innovations lui a ouvert…
Yann Battard, (EDHEC Master 1993) a réalisé une carrière dans les médias et le digital au moment où celui-ci émergeait. Son appétence pour les nouvelles technologies et les innovations lui a ouvert les portes des plus grands groupes. Visionnaire, il s’est ensuite lancé dans l’entrepreneuriat et est aujourd’hui CEO de Made By Me.
Yann est engagé depuis 2 ans, dans une démarche de mentorat pour l’Incubateur EDHEC Entrepreneurs. Il nous raconte le sens de cette démarche. Depuis, avril 2021, il accompagne la start-up Joodi, une loterie solidaire et gratuite financée par la publicité. Joodi est portée par une équipe de jeunes diplômés (2019), la start-up a rejoint le programme EDHEC Entrepreneurs @ Station F en février 2021.
Pourquoi mentorer de jeunes entrepreneurs ?
YB : L’entrepreneuriat demande énormément qualités, certaines s’acquièrent surtout par l’expérience. C’est vraiment important de pouvoir transmettre cette expertise pour éviter aux autres de faire les erreurs qu’on a pu soi-même commettre. L’objectif est de leur faire gagner du temps sur certaines décisions !
J’ai également envie de les challenger, les aider à progresser et à chercher toujours un peu plus loin.
J’aime l’idée de partager, soutenir et aider la nouvelle génération qui crée l’économie de demain. C’est eux qui vont créer les nouveaux marchés, payer nos retraites, et faire face à l’enjeu écologique, l’un des plus grands challenges que l’humanité ait à affronter !
Personnellement (et plus égoïstement !), c’est aussi l’opportunité de me nourrir de cette fraîcheur, de cette énergie, de cette envie d’entreprendre qui est plus que sympa !
Les jeunes start-ups arrivent avec de nouvelles idées ou en l’absence d’idées préconçues sur un marché. Le mentorat me force à revisiter finalement ce que je sais ! Cela fait naître de nouvelles pensées : « tiens, si on faisait autrement, comment ça pourrait marcher ? Comment est-ce qu’on peut un peu bousculer le marché ? ». Je trouve ça très riche et extrêmement intéressant.
Pourquoi l’incubateur de l’EDHEC Entrepreneurs en particulier ?
YB : J’ai une relation affective avec l’école, parce que l’EDHEC m’a beaucoup apporté. Cela était donc évident pour moi de m’impliquer dans l’Incubateur de l’école.
D’autant plus que j’enseigne au sein de l’EDHEC à l’occasion d’interventions pour les programmes Grande École et BBA, cela complète ainsi parfaitement mon engagement.
Pourquoi choisir d’accompagner la start-up JOODI ?
YB : Nous nous sommes rencontrés très rapidement dans un meet-up mentors / startups organisé en ligne par l’incubateur.
Lors de notre échange, j’ai compris que je pouvais leur apporter mon expérience sur les marchés des médias et de la publicité que je connais bien et qui sont des marchés complexes. J’ai montré également que je pouvais leur apporter concrètement des réponses opérationnelles aussi.
J’ai également été très attiré par l’aspect solidaire de leur start-up, c’est clairement une composante qui me plaît.
Sans oublier le facteur le plus important, le feeling ! Nous nous sommes très bien entendus et nous avons eu un très bon feeling dès le début ! Je vois sans aucun doute le mentorat comme une aventure humaine, une rencontre pour partager et d’avancer.
En résumé, ce matching s’explique par la connexion humaine, mon intérêt lié au projet et l’expertise que je pourrais leur apporter !
Quelles connaissances particulières liées aux médias souhaites-tu partager avec la startup ?
YB : L’enjeu est des les aider à décrypter le marché. C’est un marché très mouvant, où il y a beaucoup de non-dits.
Quand on arrive de l’extérieur sur ce marché-là, il n’est pas évident de comprendre à qui s’adresser, la réaction des gens, les technologies travailler… Le risque est de perdre beaucoup de temps et d’essuyer beaucoup de refus.
Je cherche donc à leur donner cette culture et expertise du marché pour qu’ils puissent décoder les feedbacks des clients et partenaires et bien s’adapter aux attentes.
Quel regard portes-tu sur cette jeune startup ?
YB : Je trouve l’équipe très enthousiaste, pleine d’énergie, avec un très bon esprit.
C’est aussi une équipe qui a commencé à se trouver une complémentarité. Il y a un diplômé EDHEC qui a fait le choix de prendre plutôt un poste plus technique, parce qu’il a plus d’affinités avec ces aspects-là. Je trouve cela pertinent : ce n’est pas parce qu’on sort d’une formation comme l’EDHEC qu’on ne doit forcément travailler sur l’aspect marketing ou financier.
C’est une équipe qui avance vite, ils ont déjà monté leurs premières campagnes et ont déjà des résultats des prometteurs !
Pour quelles autres raisons la start-up Joodi a suscité ton intérêt ?
YB : Tout d’abord, l’aspect loterie m’a rappelé des choses que j’avais pu monter par le passé au sein de TF1, mais aussi projets menés dans le domaine de l’entertainment.
J’aime beaucoup également l’idée de revisiter cette idée sous un regard solidaire. L’enjeu et le challenge est de transformer le modèle classique en modèle responsable :
- Comment être engagé dans l’entertainment d’une manière responsable ?
- Comment avoir un impact social réel ?
Ce sont des questions qui me passionnent.
Et puis d’une manière générale, tout est à prouver : il y a beaucoup d’obstacles à franchir, c’est un parcours semé d’embûches. Le marché de la publicité n’est pas toujours simple, il y a une véritable réflexion stratégique à mener pour avancer, c’est également extrêmement intéressant.
Comment travaillez-vous ensemble ?
YB : Nous avons convenu ensemble d’avoir un point mensuel, l’objectif est d’échanger autour de leurs réalisations, les achievements, les difficultés qu’ils ont rencontrées, les priorités qu’ils se fixent pour la suite et éventuellement les points sur lesquels ils ont besoin d’aide.
Se fixer un point régulier est assez « structurant » selon moi : on se fixe un ordre du jour, cela oblige à synthétiser et cela permet de prendre un peu de recul (qu’avons-nous accompli en un mois, que nous reste-t-il à faire…).
En complément, nous avons des échanges plus informels, des questions opérationnelles assez précises, avec l’un ou l’autre des fondateurs, … Et bien sûr, je n’hésite pas à leur ouvrir mon carnet d’adresses.
Le Mentorat, c’est pour le meilleur et pour le pire ?
YB : Évidemment, je les ai aussi « alertés » sur le fait que j’étais là aussi pour les aider en cas de baisse de moral et de coup dur.
Parfois, il peut y avoir des tensions au sein de l’équipe, des fondateurs. Cela peut arriver à différentes étapes. C’est aussi dans ces moments plus difficiles, qu’il peut être important d’avoir un référent, un mentor avec qui discuter. Ma mission sera de les remobiliser aussi dans les moments où ça va moins bien.
En savoir plus :
Lire aussi : Yann Battard (EDHEC Master 1993) d'une carrière dans les médias à l'innovation en parfumerie
Lire aussi : Antoine, Louis et Lancelot créent Joodi, la première loterie solidaire et gratuite
Programme Studio de l'Incubateur EDHEC Entrepreneurs à Station F : lien ici.
Devenir mentor pour l'Incubateur EDHEC Entrepreneurs : lien ici.