Julie Chapon : EDHEC de l’année 2025
Le mardi 17 juillet, lors de l’édition parisienne des EDHEC Rendez-Vous 2025, Julie Chapon, co-fondatrice et directrice de Yuka a reçu le prix EDHEC de l’année.
À l’occasion de l’édition parisienne des EDHEC Rendez-Vous 2025 — le rassemblement annuel des alumni de l’EDHEC Business School — Julie Chapon, (EDHEC Master 2011), co-fondatrice et directrice de l’entreprise Yuka, a été désignée EDHEC de l’année. Cette reconnaissance distingue un diplômé dont le parcours professionnel illustre l’état d’esprit et les valeurs portés par l’EDHEC et sa communauté : le sens de l’entreprise, la capacité à transformer le monde des affaires, ainsi que la volonté d’ancrer son engagement professionnel dans les grands enjeux sociétaux et environnementaux.
Yuka : bousculer les industries et repenser les finalités de l’entreprise
Julie Chapon a fait partie des premiers créateurs d’entreprise accompagnés par EDHEC Entrepreneurs. Elle a ainsi rejoint les débuts de l’incubateur à Station F avec Yuka, l’application de scan nutritionnel et cosmétique qu’elle dirige depuis 2016, aujourd’hui déployée dans 12 pays. Chaque jour, près de 70 millions d’utilisateurs l’utilisent pour décrypter des étiquettes, évaluer les conséquences des produits sur leur santé et faire des choix plus éclairés. En moins d’une décennie, cet outil est devenu un porte-voix du « mieux consommer », au point de pousser certains géants de l’agroalimentaire et de la cosmétique à revoir la composition de leurs produits. « En France, l’application a poussé des industriels à reformuler certains produits, constate Julie Chapon. Intermarché a par exemple reformulé 900 produits et supprimé 142 additifs controversés. Entre 2019 et 2025, nous avons observé en France une baisse de 13% du nombre d'additifs à risque élevé. Il y a eu des diminutions très significatives du nombre moyen d'additifs à risque élevé dans certaines catégories : de 75% dans les barres de céréales, de 58% sur les céréales de petit-déjeuner, de 48% sur les plats préparés. »
En 2024, l'entreprise a obtenu la certification B Corp, avec une note de 93,2 sur 100, et est, depuis deux ans, labellisée société à mission. Deux reconnaissances cohérentes avec la vision de Julie Chapon, axée sur l'utilité concrète de Yuka. « La reconnaissance d’entreprise à mission était primordiale pour moi, car elle nous caractérise vraiment, précise-t-elle. Nos actions sont définies en fonction de leur impact positif sur les utilisateurs et sur les marques, plutôt que sur les entrées d’argent. Avec B Corp, notre charte environnementale va jusqu’à la gouvernance, au choix des banques et des fournisseurs d'énergie, sans oublier les tiers (clients, prestataires, parties prenantes) et la prise en compte des avis utilisateurs ».
Modèle d’entreprise : dessiner une troisième voie
Attribuer le prix EDHEC de l'année à Julie Chapon, c'est reconnaître le succès de Yuka et son parcours d'entrepreneuse, mais aussi saluer sa conviction qu'un autre modèle d'entreprise existe. « On oppose souvent les méchantes entreprises qui ne voudraient faire que de l'argent, et les gentilles associations et ONG qui œuvreraient pour le bien commun, avance Julie Chapon. Il n’y a pas que ces 2 types de structures ; les entreprises à impact sont une troisième voie. Yuka est une SAS, qui crée de la valeur, avec des gens qui payent pour nos services, mais dont l’objectif est d’avoir un impact positif sur la société. »
