Flakon célèbre le savoir-faire des vignerons français
Clément Gavault a sauté le pas de la création d’entreprise dès sa diplomation du PGE de l’EDHEC en 2021. Son entreprise, Flakon Paris, hébergée à la Station F au sein de l’incubateur de l’EDHEC propose des coffrets de dégustation de vins.
Pourriez-vous nous présenter Flakon Paris ?
Flakon Paris est une marque qui propose des expériences de dégustation de vins à faire chez soi avec ses proches. L’objectif est de rendre le vin plus accessible à travers une expérience unique, de part le format de nos flacons. Ces flacons pour deux à trois personnes sont accompagnés d’une expérience digitale. Via un QR code, les clients peuvent accéder à des contenus dédiés grâce à un mini site créé pour chaque coffret, ce qui permet d’en savoir plus sur les vins, de connaître les accords mets-vins, l’histoire des vignerons et du domaine…
Pourquoi ce secteur d’activités ? Comment est née l’idée de créer des box de dégustation de vins ?
L’idée m’est venue lors de mon stage de première partie de césure en tant que Junior Analyst à New York chez Champagne Louis Roederer. Cette expérience m’a permis de mettre un premier pied dans le monde du vin car je n’avais pas du tout été initié par ma famille. Nous n’avions pas la traditionnelle bouteille de vin sur la table lors des repas du dimanche, mais j’étais vraiment curieux d’explorer cet univers. Alors j’ai décidé de créer l’offre que j’aurais rêvé d’avoir pour découvrir des vins et apprendre à m’y connaitre facilement.
Vous faisiez partie de l'association Dionysos ?
J’avais beaucoup hésité mais non ! En revanche, mon colocataire oui. J’ai donc eu l’occasion de faire des dégustations pendant mes deux années sur le campus de Lille. J’avais ma carte de membre privilégié ! J’ai trouvé l’univers du vin magique auquel j’aurais aimé être initié plus tôt.
C’est aussi ce qui m’a donné l’envie de faire mon stage chez Louis Roederer. C’est aux États-Unis que j’ai découvert ce concept de flacons développé par une start-up mais avec un positionnement totalement différent. Ils ne proposent pas d’expérience de dégustation. Les vins ne sont pas toujours de très bonne qualité. Ils sont aussi plus chers puisqu’il faut les importer d’Europe. En revanche, le design de leurs coffrets était très qualitatif. J’ai pensé qu’il serait intéressant d’importer ce concept en France mais en rajoutant l’expérience de dégustation et avec comme cibles les jeunes actifs (CSP+, 25-30 ans), non-initiés qui n’ont pas d’a priori sur le format de la bouteille, le bouchon en liège ou la capsule à vis et qui ont envie de découvrir des vins. En réalisant mon étude de marché, j’ai découvert que tout le monde a envie de s’y connaître mais se sent perdu devant les rayons du supermarché ou devant la carte des vins ! Flakon permet de casser les codes et d’avoir une approche plus simple de la dégustation.
Comment travailler avec les viticulteurs ?
Je ne travaille pas en direct avec eux. C’est mon partenaire fournisseur, un ancien EDHEC dont l’entreprise fabrique les flacons, qui les démarche. Nous nous sommes rencontrés à New York et ce partenaire m’a pris sous son aile pour développer ce format en France en B to C. Contrairement à ce que je pensais, les grands domaines ont très envie de proposer leurs vins en flacons afin de toucher une cible plus jeune tout en participant à une innovation sur le marché, car ils ont conscience que le marché évolue et que la consommation baisse chez leurs futurs consommateurs.
Mon partenaire utilise un procédé breveté qui permet de mettre les vins en flacon sous atmosphère protectrice pour pouvoir les conserver des années. Ensuite, je sélectionne les vins en fonction des goûts de la personne ou des coffrets que je souhaite créer.
Ce sont des coffrets personnalisés ?
L’offre se compose de coffrets personnalisés et de coffrets standards. J’ai créé une appli’ No Code qui permet de remplir un quiz et de créer un profil œnologique. L’algorithme me guide ensuite dans le choix des vins.
L’école vous accompagne-t-elle ?
Oui ! Pendant le PGE, j’ai participé au start-up Challenge. J’ai fait mon stage de fin d’études à la Station F au sein de l’équipe de Justine Soudier, c’était une expérience incroyable qui m’a aidé à me lancer. Alors que je participais à l’accompagnement des entrepreneurs, j’ai continué à travailler sur mon projet, puis j’ai candidaté et je suis maintenant incubé à la Station F depuis juillet 2021.
Quelle est la réussite dont vous êtes le plus fier ?
Avoir le courage et la chance de me lancer dès la sortie de mes études même avec un prêt étudiant à rembourser -moins lourd d’ailleurs grâce à la bourse EDHEC For ALL.
Votre meilleur souvenir de l’EDHEC ?
Ce n’est pas un souvenir mais une expérience : mes très bonnes relations avec l’administration. Être délégué de promo’ chaque année et représenter les étudiants pour le PGE. Cela m’a permis de participer à l’évolution des programmes et de la vie étudiante. C’est aussi grâce à cela que j’ai compris que j’avais une âme d’entrepreneur, que j’étais capable de mener des projets, de travailler sur des stratégies et de les exécuter. Cela m’a donné confiance pour la suite.
3 mots pour résumer votre expérience EDHEC ?
Intensité. Engagement. Excellence.
Un conseil aux étudiants qui veulent entreprendre ?
De se lancer tout de suite ! 100 % des gagnants ont joué ! Inutile de tourner 1000 fois l’idée dans sa tête. Ce qui compte ce n’est pas l’idée, c’est l’exécution et de rester attentif aux signaux du marché, même faibles, d’être toujours à l’écoute de ses clients, de bien construire sa proposition de valeur pour proposer un produit qui plaît. Ce sont les clients notre boussole ! Ils ne savent peut-être pas toujours bien ce qu’ils veulent, mais ils connaissent leurs besoins. Il ne faut pas faire un produit pour répondre à une idée de douche mais bien pour répondre à un besoin et toujours chercher à créer de la valeur. C’est ça la première qualité d’un entrepreneur.