Témoignage
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EDHEC BBA

Perrine Sbraire, ancienne élève du programme Global Business, travaille maintenant dans le secteur humanitaire

Diplômée de l’EDHEC en 2022, Perrine a poursuivi ses études en Master 2 spécialisé dans le secteur humanitaire, à Londres. Elle travaille maintenant en Ukraine en tant que chargée de développement de projet. A travers ce témoignage, Perrine tient à montrer que ce parcours est possible.

Temps de lecture :
3 jan 2023
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Perrine est diplômée de notre parcours Global Business et a poursuivi ses études en MSc International Development and Humanitarian Emergencies à la prestigieuse London School of Economics and Political Science (LSE). Après plusieurs stages réalisés au sein de différentes associations caritatives, elle travaille aujourd’hui en Ukraine en tant que chargée de développement de projet. A travers son témoignage, Perrine aspire à partager son expérience pour inspirer et encourager d'autres personnes. Elle souhaite montrer que son parcours n'est pas un exemple isolé, mais qu'il représente une possibilité concrète pour ceux qui souhaitent atteindre des objectifs similaires.

Pourquoi avoir choisi la formation EDHEC International BBA ?

L'EDHEC International BBA m'a particulièrement attiré en raison du nombre de stages proposés. À l'âge de 22 ans, j'avais accumulé un an et demi d'expérience professionnelle, ce qui constitue, selon moi, un avantage appréciable sur le marché de l'emploi.

 

Avec le programme Global Business, l'étude sur trois continents offre une perspective unique, permettant aux étudiants d'évoluer au sein de différents systèmes éducatifs à travers le monde. Cette expérience favorise l’agilité et permet le développer la capacité d'adaptation, deux qualités que je considère comme essentielles dans une carrière professionnelle. Cet aspect du programme a joué un rôle décisif dans ma décision d’y entrer.

Quels sont les points forts de ce programme ?

Lorsqu'on me demande quels sont les points forts du programme, je pense à quatre aspects que mon ancienne tutrice de stage considérait comme indispensables, et qui, à mes yeux, font la force de l'EDHEC, en particulier du programme Global Business. Ces aspects comprennent l'expérience internationale, l'opportunité d'acquérir une expérience professionnelle, la dimension linguistique, et la renommée de l'école.

 

En outre, je tiens à souligner l'importance de la vie associative à l’EDHEC, qui représente un atout majeur. Mon implication dans l’association musicale, où j'ai été chargée de la communication, m'a offert l'opportunité de mettre en pratique les connaissances acquises en cours en créant des campagnes de communication via des vidéos, des photos, des posters, un site internet...

 

Enfin, je souhaite souligner à quel point le programme a élargi ma vision du monde, contribuant ainsi à une meilleure compréhension du contexte global dans lequel nous évoluons principalement grâce à diverses rencontres enrichissantes avec des professeurs et professionnels.

 

Quels ont été les temps forts de votre parcours ?

Ce sont les rencontres que j’ai pu faire grâce à ce cursus. La deuxième année a été particulièrement mémorable lorsque avec toute la promotion nous sommes partis à UCLA Extension à Los Angeles.

 

Un moment fort dont je me souviens avec émotion est notre participation au forum des associations, où des centaines d'organisations du milieu sportif et caritatif étaient présentes. C'est là que j'ai rejoint UNICEF avec laquelle j’ai organisé un forum sur les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies dont le but était de sensibiliser les élèves de UCLA. En parallèle, j'ai eu l'opportunité de travailler en tant que photographe au sein de l'unité Community Programs Service de UCLA, axée sur l'inclusion des minorités au sein du campus; ce sont des opportunités incroyables et je suis très reconnaissante d’avoir eu la chance de pouvoir faire tout cela.

Comment vous êtes-vous spécialisée ?

Au départ, la formation est générale, et la spécialisation intervient grâce aux stages et la préparation de la dissertation. Cela nous permet de trouver le secteur qui correspond le mieux à nos aspirations professionnelles. Mon stage de fin d'année à l'Agence des Réfugiés de l'ONU (UNHCR) a été une expérience déterminante.

 

Ma dissertation quant à elle, portait sur la réduction de la pauvreté par le système au système des social businesses. Les social businesses, ou entreprises sociales, sont des organisations commerciales qui visent à résoudre des problèmes sociaux ou environnementaux de manière économiquement viable, en réinvestissant les bénéfices dans leur mission sociale plutôt que de les distribuer aux actionnaires.

 

Par la suite, j'ai pris la décision de poursuivre avec un Master of Science (Master 2) à la London School of Economics and Political Science (LSE) pour approfondir mes connaissances en géopolitique notamment tout en renforçant ma légitimité pour accéder à un poste dans le secteur humanitaire.

Pourquoi avez-vous choisi cette formation après l'EDHEC ?

Ce MSc a immédiatement attiré mon attention car il complétait parfaitement mon diplôme de l'EDHEC. Si l'EDHEC m'a fourni des expériences pratiques et renforcé mes compétences à travers des stages et des cours, j'avais le besoin de mieux comprendre les enjeux géopolitiques contemporains, de saisir les dynamiques migratoires, et de maîtriser le cycle de projet. J'aspirais également à acquérir une connaissance approfondie des acteurs humanitaires, de leurs rôles et mandats respectifs.

 

Mon objectif était de déployer tous les moyens nécessaires pour renforcer ma légitimité une fois le MSc terminé, et ainsi me sentir à l'aise sur le terrain en ayant une maîtrise des considérations éthiques, de genre, de protection, d'environnement et de vulnérabilité. Je suis convaincue que sans une formation adéquate et une connaissance approfondie du contexte, il est possible de causer plus de préjudices que de bienfaits dans le domaine humanitaire. Ces deux formations se complètent harmonieusement et ne sont pas contradictoires, contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient penser.

En quoi consistait le contenu de ce master ?

Pour ce qui est du choix des cours, il y avait un tronc commun composé de trois cours, puis nous avions la possibilité de faire des choix. Ainsi, j'ai suivi des cours tels que :

  • Key issues in development studies
  • Managing Humanitarianism
  • Forced migration and refugees
  • Advocacy, Campaigning and Grassroots activism
  • Population, Health and Development: Evidence and Projections
  • Cutting Edge Issues in Development Thinking and Practice

 

Une fois les cours sélectionnés, je participais à des lectures (sorte d'amphithéâtre regroupant entre 25 et 80 étudiants) et à des séminaires, où une quinzaine d'entre nous débattaient des lectures préalablement effectuées avant la classe. Souvent, nous devions présenter nos arguments à travers des exposés convaincants. Mes camarades venaient du monde entier, ce qui enrichissait véritablement les débats grâce à la diversité de nos expériences.

 

La préparation des cours nécessitait une lecture intensive et une approche critique de l'auteur, que ce soit en analysant la méthodologie de l'étude, le contexte dans lequel elle a été rédigée, ou l'argumentation elle-même. J'ai beaucoup apprécié cette méthode d'apprentissage différente, qui me sert grandement dans mon travail actuel.

 

Grâce à cette formation, j'ai également eu l'opportunité d'agir en tant que consultante à distance, aux côtés de trois autres étudiants, pour l'UNICEF à New York. Ma responsabilité consistait à gérer la relation avec l'UNICEF, comprendre leurs attentes, et effectuer des recherches sur les tendances mondiales en matière de plaidoyer et de communication. Notre objectif était de contribuer à l'analyse de la situation mondiale en communication et plaidoyer pour l'année 2023, qui serait diffusée en interne à tous les bureaux de l'UNICEF. Cela impliquait la recherche de données secondaires pour soutenir nos arguments, suivie d'une présentation devant l'UNICEF.

 

Pendant quelques jours, le directeur du programme nous a également proposé une simulation en mettant en place un camp de réfugiés avec des ressources limitées, le temps d’un week-end.

 

À la LSE, je me suis également impliquée dans plusieurs associations, notamment celle de l'ONU (LSEUN), où de nombreux débats étaient organisés, ainsi que dans l’association de théâtre ou nous avons monté une comédie musicale en 24 heures.

 

En soirée, après les cours, je participais à de nombreuses discussions avec des personnalités renommées travaillant pour différents gouvernements, l'ONU, etc.

 

À la fin du master, j'ai rédigé une dissertation pour comprendre les dynamiques de coordination de l'aide humanitaire en Colombie. Ma question de recherche était la suivante : "How do coordination mechanisms impact the engagement and continuity of Venezuelan refugee and migrant children and adolescents in the Colombian education system?"

 

J'ai également trouvé le temps de travailler comme serveuse en parallèle de mes études.

En quoi consiste votre poste aujourd'hui chez Acted ?

Depuis septembre 2023, j’occupe le poste de Project Development Officer/ Chargée de développement de projets en Ukraine pour Acted.
 

Acted, c'est une organisation humanitaire (ONG) française qui œuvre en Ukraine depuis 2015 et a une expertise multi-sectorielle. Elle s'efforce de répondre aux crises humanitaires et de renforcer la résilience, de promouvoir une croissance inclusive et durable, de co-construire une gouvernance efficace et de soutenir la construction de la société civile dans le monde. Ainsi, Acted vise à accroître la participation et l'engagement des acteurs locaux dans la planification, la mise en œuvre et la gestion des opérations humanitaires. En 2022, avec un budget de plus de 550 millions d'euros (dont plus de 100 millions pour l’Ukraine), Acted a touché 17,8 millions de personnes dans 42 pays. L'organisation privilégie les partenariats avec les acteurs locaux, y compris les ONG, les sociétés civiles, les leaders communautaires et les gouvernements, en veillant à ce que les ressources et la prise de décision soient de plus en plus décentralisées. Cette approche collaborative permet aux communautés de se prendre en charge, de s'approprier les projets et de favoriser un changement positif durable et résilient.

Mon rôle consiste à identifier, planifier et développer des projets qui apportent un impact positif aux communautés, que ce soit au niveau national ou dans la région ouest de l'Ukraine. C'est une mission qui me tient profondément à cœur, car elle me permet de contribuer au bien-être des gens et de travailler sur des sujets essentiels tels que l'aide financière, la réduction des risques liés aux catastrophes, la coordination des centres collectifs qui accueillent les personnes déplacées et les moyens de subsistance qui consistent à créer des opportunités économiques sur le long terme.

 

Dans le but d'identifier de nouveaux projets pertinents pour l'Ukraine, je participe à des réunions de coordination, surveille de manière régulières les tendances émergentes, et réponds aux appels d'offres provenant de divers bailleurs tels que la Commission européenne (ECHO), l'UNHCR, l'UNICEF, OCHA, BHA, ainsi que des fondations privées. Afin d’y répondre, je collabore avec les équipes pour concevoir un projet qui réponde de manière efficace aux besoins de la population ukrainienne. Il est important de noter que Acted dépend à 98% de bailleurs institutionnels.

 

Une fois les projets acquis, je supervise leur avancement en maintenant un contact constant avec les équipes chargées de la mise en œuvre et de l'évaluation du programme. Cela me permet d'organiser les réunions de lancement et de clôture du projet, ainsi que des rencontres avec nos partenaires (ceux qui mettent en œuvre le projet avec Acted) et nos bailleurs (ceux qui financent). Il est essentiel pour moi de suivre de près l'avancement des projets afin d'informer les bailleurs en cas de retard ou de besoins financiers imprévus dus à des événements tels que des bombardements dans une nouvelle zone ou un incendie dans un entrepôt. Je rédige également des rapports intermédiaires et finaux pour permettre aux bailleurs de mieux comprendre et suivre nos actions.

 

Mes responsabilités peuvent également inclure des tâches annexes telles que la formation de mes collègues sur les différents cycles de projets, la contribution au développement de la stratégie pays, ou la gestion de thématiques particulières. Par ailleurs, je réalise des visites sur le terrain pour rencontrer nos partenaires, renforçant ainsi les liens et approfondissant ma compréhension du fonctionnement de chaque activité.

 

Un exemple concret de projet dont j'ai la charge concerne le soutien à 52 organisations de la société civile (CSOs) par le biais de subventions, avec OCHA en tant que bailleur. Ces CSOs interviennent dans l'un ou plusieurs des quatre secteurs suivants : FSL (Food Security and Livelihoods), Shelter (Hébergement), WASH (Eau, Assainissement et Hygiène), et Protection. J'apprécie particulièrement la possibilité d'accompagner ces CSOs à travers des formations, les aidant à développer leurs compétences, notamment en élaboration de budgets, rédaction de rapports, et identification d'opportunités de financement. Cette approche, appelée localisation, vise à renforcer l'impact des organisations locales dans leurs communautés.

 

 

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