Vivre l’expérience EDHEC à fond !
Louis Farbos de Luzan a terminé le Programme Grande École en 2019. Aujourd’hui, Team Lead Creative Content & Design Communities chez Ubisoft Production Internationale, Louis nous parle de ses années EDHEC et de la Course Croisière dont il a assuré la présidence.
Vous avez terminé le Programme Grande École (PGE) en 2019. Quels sont les faits qui ont marqué votre parcours ?
Je dirais mon 1er jour de CP. Mon père m’avait accompagné et dit de m’asseoir au premier rang. Cela m’a conditionné à donner de l’importance aux études. Et le résultat, c’est l’EDHEC ! Second fait marquant : à 12 ans, une déchirure des fibres musculaires du quadriceps gauche a mis fin à mon rêve de devenir footballeur professionnel. Je n’avais plus d’autre choix que de filer tout droit dans l’académique : après mon bac S, j’ai rejoint une prépa’ ECS puis intégré l’EDHEC.
Arrivé en première année, en plus des cours, les deuxièmes années vous invitent à rejoindre plus d’une cinquantaine d’associations. Il y en a pour tous les goûts ! J’hésitais entre Total EDHEC Entreprendre car j’avais des projets de start-up, et la Course Croisière EDHEC dont l’organisation et les codes m’impressionnaient. Finalement, j’ai choisi la CCE !
Il y a plusieurs façons de vivre pleinement l’expérience EDHEC. Certains vont exceller en cours, faire des échanges internationaux de dingue, ou tout simplement être étudiants une fois dans leur vie. S’impliquer dans la vie associative en est une autre ! Avec du recul, mon asso a marqué mon expérience tant étudiante que professionnelle.
Sur le plan professionnel, tout chez moi est passé par là. Bien sûr, en s’investissant quotidiennement sur un projet associatif d’envergure internationale, on développe du savoir-faire et une maturité dans le travail. Après ma première année, j’ai fait mon stage B3 (Pré-Master) en gestion de projet dans l’agence de communication d’un ancien courseux, Arnaud Barbelet. Avant que je ne m’en rende compte, je pensais moins à mes projets de start-up, et je prenais goût à la gestion de projet et au travail d’équipe. Pendant ma deuxième année, j’ai développé l’envie de consacrer ma troisième année (de césure) à la présidence de l’asso. Et c'est ce que j’ai fait. Trois ans après mon diplôme, je n’ai jamais vécu quelque chose d’aussi stimulant que de mener ce projet pendant un an ! Superviser l’équipe de 50 membres de l’association, se déplacer à Brest, Paris, pour rencontrer et convaincre des hommes politiques, préfets, chefs d’entreprises, l’armée, la police, les pompiers, à 22 ans. Surréel ! Enfin, quand j’ai cherché à rejoindre Ubisoft, j’ai sollicité le réseau d’Alumni EDHEC, notamment celui de la Course. Vicky Lagarre, une ancienne courseuse encore, allait recruter dans son équipe et m’a guidé vers le processus de recrutement. Et ça fait maintenant trois ans qu’on bosse ensemble.
Au-delà de l’aspect professionnel, l’associatif a profondément marqué mes années étudiantes. J’y ai rencontré beaucoup de mes meilleurs amis, avec qui on partage des souvenirs incroyables. On a vécu des belles choses, des trucs forts ou absurdes. Chaque personne et chaque expérience est différente mais dans le fond, je pense qu’il y a comme une signature EDHEC. Au point que quand vous êtes sollicité par quelqu’un qui a vibré comme vous, même quinze ans plus tard, il y a tout de suite un lien qui se crée, parfois une envie de collaborer. La confiance s’installe rapidement, parce qu’on partage une façon de travailler, une vision de l’effort, voire quelques codes.
L’un dans l’autre, après l’EDHEC on arrive en entreprise avec de la corne sur les mains, on est capable de plein de choses, souvent plus qu’on ne le pense ou qu’on voudra vous faire penser.
Vous avez été président de la Course Croisière. Comment se prépare-t-on à prendre la tête d’une telle association ?
Quand on arrive dans l’association, on n’y pense pas, car ça paraît impressionnant. Chez moi, c’est une idée qui a germé un an avant l’élection, après mon stage B3 (Pré-Master). Mais c’est au terme de la deuxième année que ça se passe, et il faut être élu par les premières années de l’association, ceux qui vont reprendre le flambeau avec vous. Naturellement, il faut leur donner envie de se projeter ensemble, et j’ai fini par le prendre très au sérieux.
L’élection s’étale sur plusieurs semaines en avril. J’ai commencé à travailler sur mon projet et ma posture dès novembre. Il faut être exemplaire dans le travail, mais aussi dans l’attitude, vu qu’on propose de représenter cinquante personnes. On mûrit, c’est une expérience qui fait grandir. À l’approche de l’élection, il faut présenter un dossier de plusieurs dizaines de pages, et préparer une soutenance orale qui exposent sa vision du projet. Pour affiner ce projet on discute avec d’anciens présidents, avec les différents membres de l’association.
A ce moment-là, on est en concurrence avec d’autres candidats, qui sont souvent des amis qui eux aussi, ont une envie très forte et de bonnes idées. C’est assez particulier, outre la passion, on a notre année de césure en jeu, c’est hyper prenant, mais c’est une tension positive. Durant mon année on candidatait pour la 50e édition, le demi-siècle de l’événement. C’était comme une campagne politique, avec des retournements de situation, et mes colocs de l’époque étaient sérieusement mes conseillers de campagne. C’était un vrai délire !
Pourquoi le secteur du gaming ?
Après la présidence de la CCE, l’expérience était si forte que je voulais retrouver cette sensation le plus tôt possible dans ma carrière. J’ai postulé à différents graduate programs, des offres que les entreprises destinent aux étudiants sortant d’école, très sélectives, mais donnant accès à des parcours pro accélérés. Je n’ai pas été pris ! Toutefois, en passant celui d’Ubisoft, j’ai découvert un attrait naturel pour les industries créatives, dont celle des jeux vidéo fait partie. L’idée de me retrouver au bureau avec une grande variété de profils m’attirait, et ça n’a pas manqué ! Sur un même étage, on a des designers, des géographes, des sociologues, des personnes chargées de ressources humaines, de finances. Je trouve ça beaucoup plus fun.
Vous êtes Team Lead Creative Content & Design Communities à Ubisoft. Quelles sont vos missions ? À quoi ressemble votre quotidien ?
Ubisoft, c’est plus de 20 000 employé.es à travers le monde répartis dans une quarantaine de studios et plus de 40 projets de jeux vidéo qui avancent en parallèle. De là nait un vrai besoin de bonne collaboration, et l’opportunité de mettre en place une intelligence collective efficace. Au siège de la production internationale, je fais partie d’une équipe qui a pour mission d’animer des communautés de production, qui rassemblent les talents de nos studios à l’international.
Pour animer ces communautés on joue sur trois axes : la collaboration/le partage, pour que nos experts travaillant sur différents projets aient de la visibilité sur le travail de chacun, leurs challenges, et quelques bonnes pratiques. Ensuite, on s’assure de créer une bonne proximité entre ces experts et la direction d’Ubisoft, afin qu’ils connaissent la vision et la stratégie du top management, et qu’ils puissent contribuer à l’organisation de la boite et à sa transformation. Enfin, on contribue au développement personnel de ces talents.
Depuis quelques mois, j’anime des communautés d’experts créatifs (métiers de direction sur la vision créative, artistique, la narration, le game design…). Auparavant, je faisais ces mêmes missions pour les producers (gestion de budget, timeline, stratégie…). Concrètement, tout ça revient à faire le lien entre les besoins de nos métiers et ceux du siège, et à conduire des collaborations sur le long terme. Je bosse sur des problématiques de communication, je fais beaucoup de facilitation, un peu d’événementiel, le tout en bonne intelligence vis-à-vis de la stratégie du groupe.
De mission en mission, j’apprends à connaître de nouvelles personnes, de nouveaux métiers, et ça me permet de développer une vision à 360° des enjeux du développement de jeux vidéo. À terme, j’aimerais rejoindre un studio, participer au développement d’un jeu puis avec un peu plus de bouteille, travailler en direction de jeu, en direction créative ou en tant que producer !
En quoi le PGE vous a préparé à ce poste à responsabilité ?
Ce qui est génial avec l’EDHEC, c’est qu’elle nous ouvre un très grand nombre de portes, dans de nombreux domaines. L’EDHEC forme des consultants, des sales, des avocats, des banquiers, des chercheurs, des artistes, des entrepreneurs, et autant d’hommes que de femmes. Pour le réseau déjà, c’est énorme. Et en termes de développement personnel, on peut s’imprégner d’un lot commun. C’est un peu mon cas, j’ai fait la filière générale en management, puis en dernière année, j’ai opté pour le MSc in Strategy, Consulting & Digital Transformation (aujourd’hui Strategy, Organisation & Consulting). J’ai fait du droit, de la comptabilité, de la finance, des statistiques, de la programmation, du comportement organisationnel, du marketing, de la stratégie d’entreprise…
Au boulot, ça devient précieux quand on se positionne sur un rôle de facilitateur. Dans mon travail, je navigue entre plein de métiers différents. Je me sens à l’aise dans un univers complexe, et très certainement mes connaissances acquises sur le plan académique et via la vie associative m’y ont préparé.
Votre expérience PGE en trois mots ?
Folklore, opportunités et rencontres !