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Le climat et la transition pour tous les entrepreneurs de STATION F

« En tant que futur dirigeant d’entreprise, vous avez beaucoup plus de pouvoir que tout un chacun pour vous engager dans la lutte contre le changement climatique. Vous pourrez même avoir de l’influence sur ces sujets au sein de votre filière et des pouvoirs publics ». C’est ainsi qu’Anita de Voisins, directrice de l’entrepreneuriat chez CentraleSupélec, introduisait le 9 mars dernier l’événement ClimateDay, au cœur de STATION F. Un après-midi de mobilisation de l’ensemble de l’écosystème entrepreneurial autour des défis du changement climatique, co-organisé pour la première fois par deux incubateurs, EDHEC Entrepreneurs, pour l’EDHEC, et 21st, pour CentraleSupélec en partenariat avec  STATION F. 

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15 Mar 2023
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Justine Soudier à l'évènement Climate Day

L’objectif était à la mesure de l’importance du défi climatique : contribuer à accélérer la transition environnementale de tout l’écosystème, en sensibilisant toutes les parties prenantes, d’abord, et en les outillant de manière pratique, ensuite. Un défi d’autant plus important que comme le soulignait Marwan Elfitesse, directeur des programmes et business services de STATION F, « La Greentech est désormais la verticale la mieux représentée à STATION F, avec 30 % des nouvelles startups depuis janvier ». 

 

 

Transition et entrepreneuriat, quels enjeux ?

Toutes les startups incubées sur place étaient ainsi conviées à une série de prises de parole sur des thèmes comme l’engagement d’une startup dans la transition, les opportunités d’innovation associées à l’urgence climatique ou encore les enjeux de l’Impact investing. Gabriel Chevallier, responsable de l’Atelier 2tonnes et Axel Reinaud, créateur de NetZero, ont proposé des pistes de réflexion et d’action pour engager la décarbonation, en se formant et en innovant.

Une seconde conférence a permis d’en savoir plus sur l’importance des stratégies d’investissement en matière de responsabilité. Laurence Méhaignerie, directrice de Citizen Capital, et Lorraine Artur de la Villarmois, directrice juridique et ESG de 2050, ont expliqué à quel point le capital était un levier pour faire bouger les grands sujets de société. Pour Laurence Méhaignerie, la clé se situe ainsi dans « l’accompagnement de la croissance de l’impact ». Lorraine Artur de la Villarmois, quant à elle, a pu raconter la stratégie de 2050 consistant à investir sur un horizon de temps long (en étant un fonds evergreen), à co-construire avec ses entreprises leur alignement sur sa mission d'un futur fertile, et d'investir 10 % dans des communs au bénéfice d'écosystèmes, sans la moindre attente de retour sur investissement. « L'Europe, avec le règlement SFDR, nous offre un appel d’air. Les fonds vont devoir se positionner. En choisissant d'être article 9, nous affichons publiquement notre souhait d'investir durablement et d'accompagner les entrepreneurs sur les enjeux de réglementation comme de concrétisation de leur démarche. Pour cela, notre approche est très orientée autour de la co-construction d'un plan d'alignement, du savoir et du suivi sur le long terme. »

Bastien Oggeri, fondateur d’InnovaFeed et alumni CentraleSupélec a livré de son côté quelques analyses de sa propre expérience d’entrepreneur engagé dans la transition. « Pour moi, l’impact comporte deux dimensions : la direction et l'ampleur. Avec Innovafeed, je crois qu'on va dans la bonne direction en permettant de réduire l'impact environnemental de notre alimentation tout étant créateur d'emplois durablement dans les territoires qui en ont le plus besoin. Mais au-delà de la direction, c'est l'échelle à laquelle on porte le projet qui est importante. Pour avoir un impact, il faut être à grande échelle. C'est pourquoi nous avons dès le début  voulu réconcilier performance environnementale  et performance économique. Sans performance économique notre projet serait resté à petite échelle et donc avec un impact réduit. »

 

 

Comment se lancer ?

Ces conférences étaient suivies d’ateliers de mise en pratique autour de la réalisation d’un bilan carbone et de l’importance d’initier dès la création de son entreprise une démarche de responsabilité. Ce dernier atelier était co-animé par Justine Soudier, directrice d’EDHEC Entrepreneurs, avec Yasmine Machwate, consultante ESG et Thomas Arnaudo, fondateur de 900.care. Ce diplômé de l’EDHEC a insisté sur la nécessité de trouver sa raison d’être dès le lancement de sa startup, et de s’y tenir. Pour lui, « les départements ESG ne devraient pas exister, puisque ce critère devrait être intégré partout, et ne surtout pas être une brique ajoutée après coup. » EDHEC Entrepreneurs, qui a récemment édité son livre blanc des pratiques d’entrepreneuriat responsable, a pu partager sa méthode. C’est Yasmine Machwate, qui a contribué à la construction de cette méthode, qui le dit : « Il faut se lancer et structurer sa démarche au fur et à mesure, en commençant par la raison d’être, afin de ne pas se cantonner à une check-list de bonnes intentions. La raison d’être est ainsi utilisée comme base pour identifier les chantiers prioritaires et construire une roadmap ».

 

Pour Justine Soudier, directrice d’EDHEC Entrepreneurs, le sujet est essentiel : « Nous sommes la première génération à avoir autant conscience du changement climatique, et la dernière à pouvoir autant agir. C’est en ce sens que nous avons été formés B Leader par B Lab France récemment. Et qu’en tant qu’incubateur relié à une école, nous faisons le choix de former et d’infuser les bonnes pratiques de transition dès le début des créations de startups, avec une méthode incluant aussi bien les pratiques que la réflexion académique ».