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"Identifier sa compréhension spontanée de la paix permet de situer la relation que l’on a avec le monde"

Depuis plus de 15 ans, Sylvie Deffayet, professeure de Management et militante du leadership development, nom de la Chaire qu’elle dirige à l’EDHEC, met ses compétences aux services des managers et…

Temps de lecture :
19 déc 2018
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Depuis plus de 15 ans, Sylvie Deffayet, professeure de Management et militante du leadership development, nom de la Chaire qu’elle dirige à l’EDHEC, met ses compétences aux services des managers et top managers de petites ou grandes entreprises. La Chaire organise régulièrement des cycles de conférences thématiques enrichies par l’intervention d’experts issus des univers les plus variés.

Le 9 janvier prochain à 18h c’est une conférence sur « La paix, source de transformation du Leadership » qui se tiendra sur le campus de l’EDHEC à Lille. Un événement animé par Sylvie Rose Faisandier et Isabelle Guibert respectivement consultante et enseignante spécialisées notamment dans l’éducation et le « peace building » en contexte multiculturel. L’occasion de revisiter et d’enrichir ses croyances sur ce concept perçu comme loin de notre quotidien managérial et réservé à un petit groupe de spécialistes.

1. Pourquoi mettre la paix au programme de cycles de conférences sur le leadership ? Est-ce que cela a un lien avec le climat de « luttes » actuel ?

Par paix, on entend trop souvent paix externe, c’est-à-dire qu’on situe la paix à un niveau sociétal, collectif et omettons trop souvent de prendre en considération l’aspect interne, individuel, intrapersonnel et interpersonnel de la paix. Or, cette paix-là concerne chacun, que l’on vive dans un pays/une région « en guerre » ou « en paix ». Elle détermine notre manière de nous percevoir, de percevoir l’autre, et de percevoir le contexte, et par extension notre façon de communiquer, d’où sa pertinence dans le domaine du leadership et dans le climat de luttes du moment qui se caractérise par une communication défaillante. 

 2. Que signifie le concept de paix quand on parle de management ?

En tant que managers, nous sommes plus ou moins à l’aise vis-à-vis des conflits intérieurs (management de soi), avec les autres (management des équipes, des clients, des pairs, des réseaux…) ou avec les situations (management des organisations, des systèmes…),  ce qui contraint, complique, limite notre capacité à décider, agir, transformer et se transformer, Or, plus nous progressons dans la hiérarchie pour passer des rôles de management aux rôles de décideurs, plus les demandes du contexte, des autres, de soi sont génératrices de conflits (décision dans l’incertitude, complexité, compétitions, pression, ambiguïté, contradictions….), conduisant à la maladie jusqu’au burn out, aux conflits sociaux, à la compétition au détriment du monde commun (environnement).

Les approches les plus actuelles de la paix (l’Irénologie ou Peaces Studies qui n’existent pas en France) utilisent le conflit comme une occasion de construire la paix dans ses dimensions intérieure, relationnelle et contextuelle, sans éviter ou nier le conflit, ni le gérer ou le laisser évoluer vers la violence, pour soutenir la vie.

Notre conférence se propose donc de donner un aperçu de la générativité du concept de paix pour assumer plus sereinement les rôles de management, sous l’angle - restrictif - des modes de communication du manager, plus ou moins pacificateurs, qui sont aussi liés aux capacités de leadership explorées dans les théories fondées sur les psychologies du développement (Piaget, Robert Kegan, Eliott Jaques, Otto Laske, Terri O'Fallon….).

3. De quelle manière la paix peut « transformer le leadership » ? Avez-vous des exemples ?

Considérer le conflit comme inhérent à la nature humaine et en faire un levier de construction de la paix par sa façon d’influencer est en soi une représentation du leadership qui en enrichit les modes d’exercice et la finalité (et respecte un peu plus notre culture européenne que les approches mainstream). 

Identifier sa compréhension spontanée de la paix permet de situer la relation que l’on a avec son monde intérieur, avec les autres ou avec le (son) monde extérieur. Si l’un de ces éléments est négligé, cela se manifeste par un mode de communication défensif, générateur de conflits. Par exemple, si pour nous la paix est l’harmonie, cela peut conduire à s’oublier, se traduit par une communication du type « mea culpa, je ne compte pas », provocant un conflit intérieur à plus ou moins court-terme.

Dans la conférence, la présentation des modes de communication défensifs permettra de reconnaître sa propre vision de la paix, ce que cela génère comme conflits types et ainsi de savoir ce sur quoi travailler pour pacifier sa relation à soi, aux autres, au monde extérieur. Sortir de ces modes de communication défensifs suppose de sortir de sa zone de confort, en soi un acte de self-leadership. Si nous reprenons l’exemple précédent, il s’agit pour celui qui dit « mea culpa, je ne compte pas » de s’exprimer. 

Nous verrons comment « le dialogue » permet de sortir des modes défensifs et constitue un mode de communication répondant aux conceptions les plus actuelles de la paix mais aussi aux niveaux de développement les plus avancés, au regard des théories du leadership ancrées dans les psychologie du développement.


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