« Le rapport fait des propositions intéressantes pour favoriser l’accès à la formation professionnelle des femmes. »
Un rapport récent intitulé "Faire d’un système rénové de formation professionnelle un outil majeur d’égalité au travail entre les femmes et les hommes", remis à Marlène Schiappa, Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les homme, s'appuie sur les recommandations du Pôle de recherche en économie de l'EDHEC Business School en matière de formation tout au long de la vie . Le document précise "Des mesures favorisant la formation des plus de 45 ans pourraient avoir un effet positif très important pour les femmes. Les travaux de l’EDHEC sur la formation des seniors montrent que ceci aurait également un effet positif sur l’ensemble de l’économie. [...]"
En effet, dans un position paper publié en 2015, Arnaud Chéron et Pierre Courtioux, respectivement Directeur et Directeur Adjoint du centre de recherche plaident pour maintenir la formation continue pour les séniors notamment par une garantie, de la part des employeurs, qu'un quart des dépenses de formation soit consacré aux salariés de plus de 50 ans et plus. Les propositions du Pôle économie s'inscrivent dans une perspective générale de recul de l’âge de la retraite pour favoriser l’employabilité des seniors et notamment celui des femmes.
Pierre Courtioux, analyse le rapport rendu par Catherine Smadja-Froguel après échanges avec le Conseil supérieur de l’Egalité professionnelle entre les femmes et les hommes « Le rapport fait des propositions intéressantes pour favoriser l’accès à la formation professionnelle des femmes. Sa sortie est d’autant plus importante qu’une réforme de la formation professionnelle a été annoncée par le gouvernement pour le printemps 2018 ; elle est actuellement entrée dans la phase de consultation des différentes parties prenantes (partenaires sociaux, régions, etc.) qui devraient ainsi pouvoir se saisir des propositions formulées.
Parmi ces propositions, le rapport recommande d’impliquer les municipalités afin de favoriser la prise en charge des enfants lors des périodes de formation de leurs parents, notamment en leur donnant des priorités d’accès aux dispositifs habituels de garde (crèche, garderie, etc.) mais également à d’autres types de dispositifs comme les colonies de vacances.
Ces propositions vont dans le bon sens mais sont partielles et insuffisantes. Il ne faudrait pas que ces recommandations soient prises comme une suggestion de « former les femmes pendant les vacances scolaires ». Par ailleurs, les inégalités d’accès à la formation entre les femmes et les hommes recoupent d’autres inégalités (revenus, diplômes, situation familiale) : le faible accès à la formation des femmes peu diplômées renvoie au fait qu’elles sont plus souvent seules à élever leurs enfants, et plus souvent dans une situation de précarité avec des contraintes d’organisation plus forte. Ces contraintes ne seraient que partiellement levées par un accès prioritaire aux modes de garde collectifs du fait notamment de l’amplitude horaire plus faible de ce type de service.
Des dispositifs de type chèque emploi service apparaissent de ce point de vue un complément intéressant à envisager, de même que le ciblage des aides à l’accès à la formation durant les moments clés du parcours de vie des femmes c’est-à-dire les moments où les inégalités d’accès à la formation entre les femmes et les hommes sont les plus visibles. »