Pré-Master de l’EDHEC : bilan et nouveautés
En 2021, l’année de Pré-Master avait été marquée par de nouvelles évolutions. Hager Jemel-Fornetty, directrice de l’année de Pré-Master tire le bilan de l’année écoulée et des évolutions à venir.
À la rentrée 2021, vous avez lancé Innovation sprint. Vous renouvelez l’opération à la rentrée. De quoi s’agit-il ?
Ce sprint de l’innovation est une expérience créative qui se déroule sur plusieurs jours. Les étudiants travaillent en équipe sur des problématiques proposées par des entreprises et des start-ups pour explorer leurs besoins, concevoir et tester des idées, élaborer des solutions sous des angles différents et créer un prototype. Notre objectif est d’initier les étudiants aux outils et démarches entrepreneuriales, d’éveiller leur créativité, de leur montrer que l’innovation peut avoir des applications concrètes dans les entreprises et permet de trouver des solutions adéquates et pertinentes.
Trois ans après la refonte de l’architecture de Pré-Master, quel bilan tirez-vous ?
Je rappellerai d’abord les objectifs. Nous voulions que le cursus s’inscrive parfaitement dans le prolongement des études en classes préparatoires, notamment grâce à un rythme régulier qui permet de structurer davantage les apprentissages. Ainsi, chaque semestre est divisé en deux périodes introduites par un séminaire. Quatre enseignements sont suivis durant chaque période. Cette nouvelle organisation facilite l’acquisition de connaissances, des fondamentaux de base, favorise le travail en dehors des heures de cours, et en particulier, les travaux de groupe. Les étudiants peuvent personnaliser leur parcours via un choix d’électifs en quatrième période et ainsi, creuser les matières qui leur tiennent à cœur.
Le bilan est positif. Nous recensons moins d’échecs académiques. Les étudiants ont leurs premiers examens au mois d’octobre et adoptent un rythme de travail plus régulier. Ils montent en compétences progressivement et terminent leur Pré-Master avec des bases solides pour aborder leur année de Master 1 sereinement.
Vous avez fait travailler les étudiants sur la thématique des Violences sexistes et sexuelles. Avez-vous mesuré l’impact de cette sensibilisation accrue à cette problématique ?
À compter de la rentrée 2021, plus de 2150 étudiants de la grande école et du BBA ont participé à un atelier « Agir et en finir ! » basé sur un jeu de cartes pour les sensibiliser aux Violences sexistes et sexuelles (VSS) et les former à agir et à se comporter de manière appropriée.
Nous avons mené une enquête de satisfaction auprès de nos étudiants. 96 % d’entre eux considèrent qu’il est pertinent d’aborder le sujet des VSS à l’école. Ils étaient satisfaits d’avoir pu évoquer des situations réalistes et proches du contexte étudiant, de pouvoir échanger sur le sujet avec leurs camarades et ce, sans tabou, d’avoir appris de nouveaux éléments, notamment sur la réglementation et la manière d’agir contre les VSS. Enfin, ils ont trouvé le dispositif, clair, dynamique et interactif. Ces retours positifs ne nous empêchent pas de faire encore évoluer le dispositif. Ainsi, à la rentrée 2022, nous ajouterons un Mooc au programme de sensibilisation, créeront des cartes supplémentaires, changeront le plateau de jeu et ferons évoluer le déroulé de l’atelier. Cette sensibilisation a aussi permis d’améliorer le niveau d’information des étudiants au sujet des dispositifs existants : cellule d’écoute, permanence d’un psychologue, étudiants sentinelles…
Enfin, le dispositif sera traduit en anglais afin de sensibiliser et former nos étudiants internationaux.
Pouvez-vous nous parler du cours Limites planétaires et modèles économiques durables ?
Ce cours vise à faire découvrir à nos étudiants les principales limites planétaires et les preuves scientifiques de leur dépassement, dans une approche systémique, de leur donner les clés de compréhension des débats de société sur la transition écologique et d’identifier les axes de solutions et modèles économiques durables et résilients. À l’issue de ce cours, les étudiants maîtrisent les principaux outils d’analyse d’impact et sont en capacité de développer un argumentaire autour des enjeux environnementaux basé sur des sources scientifiques.
La rentrée va marquer le lancement officiel du double diplôme avec l’ESJ de Lille. Pourriez-vous nous parler de ce nouveau double diplôme ?
Ce double diplôme est le fruit d’un partenariat de longue date entre l’EDHEC et l’ESJ de Lille qui offre à nos élèves depuis plusieurs années des électifs de journalisme. L’intérêt croissant pour cette hybridation des compétences nous a convaincu de la nécessité d’aller vers un double diplôme qui ouvre les élèves de l’EDHEC aux connaissances et compétences journalistiques et qui dote les étudiants de l’ESJ de Lille des fondamentaux et des outils des sciences de gestion. La motivation des étudiants à s’engager dans ce double diplôme démontre qu’ils ont des aspirations et des appétences communes et complémentaires pour le monde économique, l’analyse critique et la rédaction, une compétence devenue précieuse, rare et recherchée par les employeurs. À l’EDHEC, nous sommes convaincus que l’hybridation des compétences est l’avenir du marché du travail
Vous êtes à la tête de la chaire Diversité & Inclusion. Quel regard portez-vous sur l’évolution du programme de bourses ?
Je suis à la fois fière et ravie que nous ayons un programme de bourses ambitieux qui est cohérent avec nos valeurs et notre plan stratégique 2025. Ce plan fait de l’égalité des chances, un enjeu majeur. Il est inacceptable que des talents se heurtent à une barrière financière qui les empêche d’accéder à l’EDHEC. Le programme de bourse contribue à lutter à notre échelle contre le déterminisme social tout en valorisant le mérite et la valeur travail.
Quel bilan tirez-vous de la première édition de Talents prépas ?
L’accompagnement s’est terminé le 10 juin 2022 par une journée d’immersion sur notre campus. Ils ont passé des oraux blancs et ont bénéficié de conseils pratiques et bienveillants pour réussir les épreuves. À la fin de cette journée, les étudiants ont exprimé leur gratitude d’avoir pu bénéficier de cette expérience qui leur a permis de gagner en confiance en eux et d’aborder les épreuves orales avec davantage de sérénité. Nous avons rencontré des étudiants brillants et talentueux. Nous espérons que cet accompagnement leur permettra d’accéder à l’école de leurs rêves. Vu les retours positifs à la fois de de la part des préparationnaires accompagnés et de celui des tuteurs et tutrices, nous allons certainement renouveler l’expérience l’année prochaine.
Combien d’étudiants se sont engagés dans l’électif Engagement sociétal ?
Une vingtaine d’étudiants ont pris part à cet électif. Ils ont participé au programme Inspire de l’Association Article.1 en animant des ateliers collectifs dans des lycées (QVP, zones rurales, REP/REP+) pour partager leur expérience et éclairer leur choix d’orientation et en répondant aux lycéens sur une plate-forme dédiée. Ils ont également pu analyser les principales causes des inégalités sociales et de chances dans le milieu scolaire et questionner les pratiques (actions publiques, actions associatives, …) visant à réduire ces inégalités dans le cadre d’un cours d’élargissement sociologique sur l’égalité des chances et les politiques publiques d’éducation. Ils ont également participé à une promenade sociologique à Roubaix guidés par un anthropologue et un représentant de la mairie de la ville. C’était une expérience à la fois enrichissante par les rencontres et la solidarité et apprenante par le recul et les échanges sur les questions des inégalités et du déterminisme social et les voies pour les dépasser.